Mon enfant est-il hypersensible?

L’hypersensibilité est un trait de caractère, un tempérament qui amène à ressentir les choses de manière plus forte, amplifiée.

En gros, c’est tout en plus fort !
Cette hypersensibilité, au niveau cérébral, se manifeste avec des stimuli beaucoup plus importants et nombreux que chez les autres personnes (Marina Failliot-Laloux). La personne hypersensible fait donc face à son environnement et aux situations quotidiennes avec des perceptions accentuées qu’elles soient sensitives ou émotionnelles.

Au niveau de la sensorialité, celle-ci est supérieure à la moyenne.

Une saturation peut donc vite voir le jour lorsque les bruits, les odeurs, le toucher, les éléments à regarder,…prennent beaucoup de place dans le traitement des informations. Les oreilles qui bourdonnent, des odeurs qui amènent au dégout, un nombre d’éléments visuels qui amènent le tournis, …

• Comment faire avec tout cela ?

Il est important pour soi ou pour l’enfant de (s’)offrir un moment de pauses sensorielles afin de rebooster notre système et revenir à une énergie plus adaptée.

Concrètement ? Un moment d’arrêt, de silence ou avec un musique qui nous fait du bien, loin de l’environnement animé : une ballade, une sieste, écrire, dessiner, créer,… juste faire une pause pour mieux appréhender le reste de la journée.

Au niveau des émotions, l’hypersensible les vit de manière exacerbée.

Sa forte empathie (liée à sa curiosité de l’autre et de la diversité du monde) l’amène à ressentir les émotions de l’autre. Cela est évidemment un merveilleux cadeau mais… il faut aussi pouvoir dissocier ses propres émotions et celles de l’autre pour ne pas se laisser emporter par les situations de vie de nos proches.
L’éponge émotionnelle qu’est l’hypersensible va devoir se connecter à ses ressentis et prendre le temps de dissocier ce qui le concerne ou pas : « je ressens cette colère au fond de moi, est-elle la mienne ou celle de mon amie que je suis en train de ressentir ? ».

Théoriquement, cela parait très simple… en pratique, cela est beaucoup plus complexe à mettre en place et c’est pour cela qu’il est utile d’outiller un enfant hypersensible le plus tôt possible.

Lorsque les automatismes pour se protéger seront pris, l’enfant hypersensible pourra mieux s’occuper de ce qui le concerne.

Il existe autant d’hypersensibilités que d’hypersensibles étant donné que chaque personne va la manifester de manière unique en fonction de ce qu’il est, de son histoire,... Cependant, on peut tout de même distinguer 3 manières d'être hypersensibles : extraverti, introverti et ambiverti.

• Les hypersensibles extravertis (30/100) sont moins visibles étant donné qu’ils ont des contacts sociaux, s’exposent, s’expriment devant le grand nombre,… Ils se font du bien en contact avec autrui.. il n’en est pas moins que cette extraversion amène son lot de difficultés quotidiennes : lorsque je reçois des informations supérieures à la moyenne & que je m’expose aux stimulations régulièrement, j’ai tendance à être en contact avec énormément d’éléments à traîter.
• Les hypersensibles introvertis (70/100) ont quant à eux pris le confort de se protéger en ne s’exposant que très peu, en prenant peu la parole devant le grand nombre, … Cette manière de fonctionner leur permet d’être plus protégé de l’extérieur mais ils sont souvent perçus comme des timides ou des personnes peu intéressées par les autres… et pourtant, il n’en est rien ! En gros, ils se font du bien seul ou avec un groupe restreint autour d’eux.
• Récemment, la littérature parle d’une troisième manière de vivre l’hypersensibilité : l’ambiversion. Cette hypersensibilité va se situer entre l’extravertion et l’introvertion en fonction des situations : il vogue entre les deux opposés et prend le temps de profiter des moments de recharge personnelle ainsi que de l’ambiance sociale. En gros, ils sont au milieu du continuum, à mi-chemin entre l’un et l’autre.

Une des principales caractéristiques de l’hypersensibilité est le sentiment de décalage que ce soit dans les relations, dans les centres d’intérêt, au niveau de l’humour,…
Cela amène donc diverses réactions : s’effacer (masque d’insensibilité), s’écarter/s’isoler où bien se conformer en mettant de côté ses ressentis.  

Aussi, on peut observer une grande fatigue mentale étant donné la surcharge cognitive. Le tas d’informations à gérer étant énorme à chaque moment de la journée qu’une réelle fatigue survient et le débordement peut vite avoir lieu si un moment de pause ne se prête pas. Ces débordements peuvent se manifester par divers comportements comme des crises de colère, de l’anxiété/du stress, de l’agressivité,…

 Il existe des tests mis à jour par différents auteurs, les plus connus étant ceux créés par Elaine Aron.
Ces tests permettent de mettre en évidence quelques éléments de votre fonctionnement qui amènent à une réponse.
Cependant, le plus important est surtout la lecture de ce qui se vit en chacun de nous au quotidien.
Il est donc intéressant de passer du temps à reconnaître ce qui se passe à l’intérieur de soi, à se reconnecter. Reconnaître son hypersensibilité est une première étape vers un épanouissement personnel.

Ensuite, il est judicieux de s’informer (lire, écouter,…) sur l’hypersensibilité afin de pouvoir se nourrir des expériences des personnes inspirantes pour pouvoir, enfin se connaître soi.

Se connaître est une étape qui permet de faire connaissance avec ses propres caractéristiques qui nous distinguent les uns des autres et qui amènera donc à une meilleure lecture de ses propres besoins.
Enfin, l’ultime étape est de vivre mieux avec soi et avec les autres en fonction de qui on est.

Tout un programme me direz-vous… Moi je dis surtout que c’est un beau chemin vers la découverte de soi.

L’hypersensibilité est une force, un levier, un cadeau, à nous de savoir nous en servir pour appréhender le monde.

Si vous avez le besoin d’être accompagné dans cette hypersensibilité ou que vous souhaitez que votre enfant puisse découvrir ses trésors intérieurs, venez vers moi.

A tout bientôt,

Anne-Lise Gonçalves