Le cerveau de mon enfant... tout un tas de mythes & de réalités.

Nous sommes dans la "décennie du cerveau" ! On en a jamais autant parlé, il est partout et est utilisé pour tout justifier. Brain... brain... brain... 

Au quotidien, dans notre environnement on nous propose de "stimuler notre cerveau", de "booster notre mémoire", de "réaliser des mouvements permettant le passage d'apprentissage d'un côté à l'autre du cerveau", ...

D'où vient cette volonté de nous faire devenir des êtres extraordinaires dotés de connaissances sans limites ?

Notre enfant peut-il développer des supers-pouvoirs en réalisant quelques jeux au quotidien ?

Suffit-il de stimuler un côté de son cerveau pour que les apprentissages se fassent ? 

Les sciences qui étudient le cerveau et ses fonctions peuvent jouer un rôle essentiel dans l’amélioration de nos choix, de nos pratiques, des décisions politiques, des stratégies éducatives pour la future génération. Cependant, il faut pour cela détenir « la bonne science ». 

Afin de pouvoir mettre au clair tout cela, je me suis intéressée de prêt aux neuromythes analysés par différents chercheurs comme Elena Pasquinelli, Pascale Toscani, Albert Moukheiber. 

Explorons ces mythes et ces réalités sur le cerveau afin d'agir de manière plus consciente dans notre quotidien de parents ainsi que de professionnels.  

Faire la peau aux fausses croyances.

Le neuromythe est une fausse croyance qui alimente les échanges et influe les actes du quotidien. 
Ces croyances sur le cerveau montent en puissance dans la population grâce aux médias : internet et ses raccourcis faciles à cause d'une trop grande vulgarisation et un accès rapide à "tout", des articles publiés dans des revues réduisant des résultats de recherche à l'intérêt marketing, des apprentissages faits & validés par des "écoles",... 

Bref, ces neuromythes germent dans notre esprit et créent des connaissances que nous considérons comme réelles, bonnes, valables, scientifiquement prouvées. 

Face à ce constat, nous pouvons adopter tout un tas de comportement :

  • Ignorer les mythes et continuer sur ce chemin.
  • Croire corps et âme à des pouvoirs sans limite de la part de notre cerveau.
  • Combattre les mythes afin que les personnes désireuses d'agir plus justement ait accès aux savoirs.

Pour ma part, mon choix est fait, je préfère combattre mes propres connaissances bien installées quitte à être déçue d'avoir cru en ces pouvoirs magiques.

Je préfère me confronter à des faits afin que mes actions soient plus justes, plus ciblées et plus explicites.  

Je préfère ne pas accepter la simplicité et entrevoir la complexité du monde
Vous me suivez toujours? 

Les mythes les plus fréquemment rencontrés.

Que ce soit lors de formation en école, avec des parents, d'un accompagnement d'enfant, je constate que de nombreuses croyances planent et limitent les actions. A force de faire croire à quelqu'un des fausses croyances sur son propre cerveau, il en vient à s'en servir d'une manière erronée où à réduire ses possibilités d'action. Il est dommageable de ne pas donner des informations véridiques car cela entravent une représentation juste des possibles.

Si nous voulons que la prochaine génération puisse utiliser de manière la plus efficace cette merveilleuse machine qu'est le cerveau, il est temps de faire le ménage dans nos pratiques et dans nos représentations. 

Tout se joue avant 6 ans!

Même s'il existe des fenêtres durant lesquelles l’apprentissage est facilité, notre cerveau apprend tout au long de la vie. 
Le cerveau de notre enfant n'est pas construit définitivement lors de ses 6 ans, bien au contraire. 

Les recherches montrent que notre cerveau est plastique tout au long de notre vie. Cela signifie qu'il va apprendre jusqu'à notre mort sans s'arrêter. 

Cependant, il existe des périodes où le cerveau est prêt à recevoir un apprentissage : c'est le "bon moment", il est donc plus aisé d'apprendre certains apprentissages à ces moments-là plutôt qu'à d'autres... mais tout est toujours possible, ne l'oublions pas ! 

Le cerveau fonctionne zone par zone.

C’est grâce à l’IRM que la visualisation des régions du cerveau spécifiquement actives pendant une tâche est possible (1980). Ces techniques permettent aussi de mettre en évidence que les tâches complexes (math, lecture, production et reconnaissance de mots du langage oral) sont menées par une multiplicité de centres spécialisés, reliés entre eux pour former des réseaux qui s’étendent à travers les deux hémisphères.
Ainsi la reconnaissance d’un mot à l’oral mobilise à la fois les aires de Broca et de Wernicke de l’hémisphère gauche et les régions situées dans l’hémisphères droit en charge de la reconnaissance de la prosodie des mots et de leur valeur émotionnelle.

Le cerveau ne s'utilise donc pas comme des tiroirs isolés qu'on ouvre les après les autres. Il est plus complexe que cela... 

Le cerveau multitâche?

Ne l'avez-vous déjà pas entendu que la femme sait faire plusieurs choses en même temps ? 

C'est même une évidence, non ? ;) 

Trêve de plaisanterie, nous ne sommes pas multitâche! 

Cependant, évidemment il nous est possible de faire plusieurs choses en même temps : écouter de la musique en courant, parler au téléphone et tapoter sur un clavier, parler avec son enfant en cuisinant,... Notre cerveau va réaliser plusieurs tâches en parallèle de manière automatique et cela se fait en état de hors conscience. On ne se dit pas " tiens tiens, pour marcher, je vais tout d'abord lever mon pied, plier mon genoux,...", cela s'est appris, s'est automatisé lors du moment de l'apprentissage

Lorsque cet automatisme est créé (la marche par exemple), il va nous être possible de faire autre chose en parallèle.

Nous avons donc la possibilité de réaliser diverses tâches simultanées si elles sont largement automatisées

Lorsque nous sommes face à des situations où les apprentissages ne sont pas automatisés, le cerveau passe son temps à jongler entre les tâches. Il s'occupe de l'une, puis passe à l'autre, ainsi de suite! Cette manière de fonctionner consomme énormément d'attention ainsi que de mémoire.

Cela nous amène à des difficultés au quotidien étant donné que nous  ne percevons pas consciemment que mener plusieurs activités de concert est complexe et énergivore. 

Comme conséquence, nous pouvons observer que donner une consigne orale à un enfant "enfiler ses nouvelles chaussures" en chantant la nouvelle comptine apprise nous semble "normal, facile". Il n'en est rien. Le cerveau va devoir sans cesse jongler entre cette nouvelle paire de chaussure et son système de fermeture et le souvenir du rythme et des mots de la petite comptine. Une énergie considérable va devoir être déployée et menant, bien souvent, une des tâches voir les deux à l'échec. 

 

--> Il est essentiel de prendre conscience des limites de notre cerveau même si nos intuitions profondes nous poussent à les ignorer. Cette prise de conscience permet d'éviter de se mettre dans des doubles tâches dangereuses (conduire et téléphoner).  

--> Concernant l'enfant, lors d'apprentissages scolaires, il est donc indispensable d'avoir automatisé des apprentissages avant d'ajouter une consigne (orale, écrite,...) supplémentaire. Si l'enfant n'a pas automatisé la tâche de base, il sera constamment en train de puiser dans sa mémoire et son attention afin de réaliser cette première tâche sans pouvoir comprendre ou considérer la seconde. 

Que faire de tout ces mythes?

Finalement, ces mythes existent et persistent ce qui amènent à s'interroger : qu'est-ce qui nous rend si "crédules"? Qu'est-ce qui nous convient tant que ça dans nos croyances pour les fixer ?

Les mythes et les croyances que nous entretenons sont, dans de nombreux cas, l'effet de transmission culturelle : c'est quelque chose qu'on nous a dit, sur lesquelles il y a des écrits, nous le réentendons via la bouche d'autres personnes et d'autres discours. 
De plus, des éléments externes comme la publicité, le neuro marketing vont jouer en faveur de ces neuromythes. 
Ces éléments internes et externes contribuent à fixer en nous des mythes & des croyances qui ne correspondent à la réalité. 

Si nous souhaitons voir clair, il est judicieux de lire, de s'interroger, de s'intéresser sur le fonctionnement réel du cerveau : de sa réalité. 

Et alors, que faire?

Plus les connaissances liées à la cognition humaine seront apprises et conscientisées;

plus les cerveaux de demain seront réflexifs et iront chercher les sources des informations qu'ils reçoivent; 

meilleure sera la niveau de conscience de notre fonctionnement
Cependant, une question persiste, peut-on réellement se protéger des mythes? Peut-on vivre sans croyances & illusions?... ;) 

 

A bientôt, 

 

Anne Lise Gonçalves


Le sommeil de mon enfant.

Mon enfant est-il hypersensible?

Des éponges à émotions!


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